Psychologie

Psychologie d'Hitler









Regards de contemporains

Personnalités
Brouillé avec Hitler, le général Ludendorff aurait adressé492 une lettre prophétique à son ancien collègue Hindenburg, peu après le 30 janvier 1933 :


« En nommant Hitler chancelier du Reich, vous avez remis notre sainte patrie allemande entre les mains d’un des plus grands démagogues que nous ayons jamais connus. Je vous prédis solennellement que ce funeste personnage conduira notre Reich dans l’abîme et plongera notre nation dans une misère inconcevable. Les générations à venir vous maudiront dans la tombe pour ce que vous avez fait493. »
Benito Mussolini déclara à Ostie, en août 1934 au cours d’un entretien avec la presse et des amis autrichiens :


« Hitler est un affreux dégénéré sexuel et un fou dangereux. Le national-socialisme en Allemagne représente la barbarie sauvage et ce serait la fin de notre civilisation européenne si ce pays d’assassins et de pédérastes devait submerger le continent. Toutefois, je ne puis être toujours le seul à marcher sur le Brenner494. »
Erwin Rommel en octobre 1938 après avoir accompagné le Führer et assuré sa sécurité durant l’annexion des Sudètes :


« Hitler possède un pouvoir magnétique sur les foules, qui découle de la foi en une mission qui lui aurait été confiée par Dieu. Il se met à parler sur le ton de la prophétie. Il agit sur l’impulsion et rarement sous l’empire de la raison. Il a l’étonnante faculté de rassembler les points essentiels d’une discussion et de lui donner une solution. Une forte intuition lui permet de deviner la pensée des autres. Il sait manier avec habileté la flatterie. Sa mémoire infaillible m’a beaucoup frappé. Il connaît par cœur des livres qu’il a lus. Des pages entières et des chapitres sont photographiés dans son esprit. Son goût des statistiques est étonnamment développé : il peut aligner des chiffres très précis sur les troupes de l’ennemi, les diverses réserves de munitions, avec une réelle maestria qui impressionne l’état-major de l’Armée. »
Baldur von Schirach, ancien chef des jeunesses hitlériennes et gauleiter de Vienne, écrira en 1967, peu après sa sortie de prison :


« La catastrophe allemande ne provient pas seulement de ce que Hitler a fait de nous, mais de ce que nous avons fait de Hitler. Hitler n'est pas venu de l'extérieur, il n'était pas, comme beaucoup l'imaginent, une bête démoniaque qui a saisi le pouvoir tout seul. C'était l'homme que le peuple allemand demandait et l'homme que nous avons rendu maître de notre destin en le glorifiant sans limites. Car un Hitler n'apparaît que dans un peuple qui a le désir et la volonté d'avoir un Hitler495. »





Cultures et médias

Analyse psychologique

Fondateur d’un État totalitaire, doctrinaire raciste et antisémite, responsable de la partie européenne de la Seconde Guerre mondiale ayant fait entre quarante et soixante millions de morts498, et inspirateur du génocide des Juifs et de crimes contre l’humanité sans précédent ni équivalent à ce jour dans l’histoire humaine, le personnage de Hitler a cristallisé une telle animosité qu’il est devenu aux yeux des Occidentaux la figure archétypale du criminel, sinon la figure même du « mal absolu ». Aussi les interprétations de son comportement revêtent-elles nécessairement un enjeu considérable, et aussi est-il nécessaire de les considérer avec beaucoup de recul.

Le psychanalyste Walter Charles Langer a été nommé par l'OSS en 1943 pour analyser le cas Hitler, son rapport a donné lieu a une publication499. Le psychiatre Douglas Kelley connu pour ses analyses des personnalités jugées au procès de Nuremberg a lui aussi étudié la personnalité de Hitler en mettant les troubles gastriques de ce dernier, probablement d'origine psychologique, comme une des clés d'explication de sa « névrose d'angoisse » et de son hypocondrie délirante (1943)500. La psychologue Alice Miller501 analyse les liens entre son éducation « répressive » et la suite de sa biographie et avance l’explication que les comportements violents de Hitler trouveraient leur origine dans ses traumatismes infantiles. Sa mère avait épousé un homme plus âgé qu’elle de 23 ans, et qu’elle appelait « oncle Aloïs » ; ses trois enfants moururent en quelques années autour de la naissance d’Adolf, amenant ce dernier à être surprotégé. Il aurait été régulièrement battu et ridiculisé par son père ; après une tentative de fugue, il aurait été presque battu à mort. Adolf haït son père durant toute sa vie et on a rapporté qu’il faisait des cauchemars à son sujet à la fin de son existence. Toutes ces explications sont controversées car elles ne parviennent pas plus que celles des philosophes (Hannah Arendt notamment) à rendre compte de ce qui a pu constituer une telle personnalité.

Lorsque l’Allemagne nazie annexa l’Autriche, Hitler fit transformer le village paternel, Döllersheim, et plusieurs villages alentour, en terrain d'entrainement pour la Wehrmacht, entrainant l'évacuation de la population502. Dans le cadre des exercices de l'armée, les maisons du village seront plus tard détruites. Le village abritait la tombe de sa grand-mère paternelle. Les raisons ayant poussé Hitler à ce choix ne sont pas historiquement établies.





Moi je crois que Hitler avait besoin d'amour. Les gens ont besoin d'amour. S'ils en ont déjà assez. Ils veulent garder l'objet de leur amour, par dessus tout. Ils n'ont pas besoin de ceux qui leur imposent séparation. Laissez votre commentaire.